Quelles sont les réalités de l’accessibilité aux commerces d’alimentation en milieu rural au Québec ?

Robitaille et al., dans le cadre du projet EffICAS, ont publié un article présentant une analyse exhaustive de l’accessibilité potentielle et des distances réelles parcourues pour accéder aux magasins d’alimentation dans deux communautés rurales du Québec, Gallix et Rivière-Pentecôte. Les calculs de mesure de distance – potentielle et réelle – ont permis de montrer que les dépanneurs étaient plus facilement accessibles que les épiceries et les supermarchés. Par ailleurs, les distances aux épiceries et aux supermarchés étaient supérieures aux seuils définis par les indicateurs d’un désert alimentaire : les personnes ayant participé à l’étude ont indiqué être prêtes à parcourir des distances beaucoup plus importantes pour acquérir des produits alimentaires. La faible densité du territoire et l’utilisation quasi exclusive d’un véhicule semblent expliquer ce phénomène.

Un autre objectif de cette étude était d’identifier s’il existait une différence significative entre les distances d’accessibilité potentielle et les distances réelles parcourues. Les distances réelles étant supérieures aux distances minimales nécessaires, d’autres critères que la stricte proximité influencent donc le choix des destinations alimentaires (tels que des prix plus bas, une meilleure qualité des produits, ou une meilleure ambiance dans les magasins).

Enfin, l’accessibilité géographique potentielle des magasins alimentaires depuis le domicile était aussi associée au niveau de revenu, les ménages les plus défavorisés vivant plus proche des dépanneurs, et plus loin des épiceries et supermarchés que les ménages plus favorisés. De la même manière, les personnes à mobilité réduite sont souvent situées dans des zones où les commerces alimentaires sont moins accessibles, un défi supplémentaire dans le contexte d’une société en vieillissement. 

Polygon a contribué à ce projet en fournissant à l’équipe de recherche l’environnement d’enquête avec son outil SGNA*.

Lisez l’article paru le 1^er février 2024 dans ISPRS International Journal of Geo-Information.

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